Lettre à Angèle
Cinq ans après la crise sanitaire, nous n'avons pas fini d'énumérer les séquelles et les blessures qui nous restent à cicatriser. Pistes de réflexion et message personnel à Angèle Maeght. English text
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Avant d’entrer dans le cœur de cette newsletter, les infos de la semaine à ne pas manquer :
- Un nouveau cours de 60 minutes est disponible sur Lilibarbery.tv juste ici.
- Mes méditations en direct sur Substack continuent toute cette semaine jusqu’à dimanche pour les abonnés payants : vendredi 14 mars à 7h30, samedi 15 mars à 8h30 et dimanche 16 mars mars à 8h30. Tous les replays des derniers jours sont disponibles ici pour les abonnés payants (6€ par mois, sans engagement ou 60€ l’année).
- Samedi 15 mars à 8h30, mon direct sur l’application Substack sera exceptionnellement gratuit et ouvert à tous pour fêter 5 ans de live avec vous
- Il reste deux places disponibles pour mon cours de yoga hybride du dimanche 16 mars 2025 de 18h15 à 19h15 à la Villa Gypsy (25€ par personne, débutants bienvenus). Inscriptions via contact@lilibarbery.com.
- Le samedi 15 mars, de 11h à 12h, j’organise une visite privée de l’atelier parisien de mon mari, Bastien Coulon, peintre, pour quelques « founding members » de ma newsletter. J’ai une place à offrir ! Les conditions sont dévoilées à la fin de cette newsletter
- Il reste quelques places disponibles pour l’atelier yoga et méditation pour célébrer l’équinoxe de printemps, le samedi 22 mars de 10h30 à 12h30 à la Villa Gypsy (40€ par personne, débutants bienvenus). Inscriptions via contact@lilibarbery.com.
- Une place s’est libérée pour ma retraite de Sifnos du 7 au 12 mai, pour obtenir tarifs, infos et candidater : contact@lilibarbery.com.
Cinq ans déjà
Il y a cinq ans tout pile, vous étiez peut-être au supermarché en train de dévaliser le rayon PQ, en plein déménagement vers une maison secondaire, le coffre rempli de valises si vous étiez chanceux, incrédule sur une terrasse ensoleillée à faire un doigt d’honneur aux menaces de confinement comme tant de parisiens dans mon souvenir ou tanqués chez vous devant une chaine d’informations, une écharpe autour du nez en guise de masque. Il y a cinq ans, nous étions à quelques jours d’un enfermement qui n’a pas fini de dévoiler son stress post-traumatique ni ses dommages collatéraux. Je me souviens de cette matinée du dimanche 15 mars, de ma tristesse de voir ma salle de yoga fermée (je ne savais pas alors qu’elle ne survivrait pas au confinement) et mes élèves privés de nos cours collectifs. Je me souviens des mots graves adressés à ma fille qui pensait naïvement que c’était « super que le collège soit fermé pour deux semaines ». « Tu sais mon chat, ça va durer au moins 45 jours, ça va être long, tu vas vite regretter tes copains de classe et tes professeurs, il va falloir être très patiente » lui avais-je répondu. Je ne pouvais pas imaginer à quel point cette expérience allait être éprouvante pour une fille unique de douze ans. Encore aujourd’hui, elle a ,comme toute sa génération de copains, des sueurs froides quand on leur parle de cours en visioconférence et de réunions zoom. Qui aurait pu se douter que les femmes iraient accoucher seules dans les maternités et que nos êtres aimés seraient enterrés sans cérémonie ni rituels familiaux ? Qui soupçonnait le traitement indécent des personnes âgées dans les maisons de retraite, le tri dans les hôpitaux débordés et la pression phénoménale sur un personnel de santé déjà esquinté ? Je rêvais de l’éclosion d’un nouveau monde au sortir de la crise. D’une révolution écologique sans précédent. D’un réveil des consciences. ON N’PEUT PAS DIRE QUE J’AIE ÉTÉ VISIONNAIRE. À moins que je me sois plantée d’une décennie ou deux. Je n’avais pas pressenti que cette crise sanitaire mettrait en péril la confiance des peuples dans leurs institutions. Dans leurs systèmes de santé, leurs soignants et dans la science. Je ne croyais pas que le complotisme pourrait fertiliser tant de neurones en quête de sens. Mais nous sommes loin d’avoir fini de mesurer les conséquences précises de la pandémie sur la santé mentale ou sur l’économie. Ce mois-ci, plusieurs amies doivent quitter ou liquider les sociétés qu’elles ont créées (voir plus bas ma lettre à Angèle Ferreux-Maeght, créatrice de la Guinguette d’Angèle). Elles ont tenu aussi longtemps qu’elles pouvaient en apnée. Mais elles ne se sont jamais relevées de la fermeture forcée de leurs lieux pendant des mois. Après les salles de yoga et de nombreux restaurants, une nouvelle salve d’adresses va disparaitre en 2025. Et ce qui me rend triste c’est que ce sont les projets les plus vertueux qui s’effondrent alors que Shein continue à séduire avec ses merdes industrielles qui devraient tout simplement être interdites par la loi. Pourtant, comme je l’exprimais déjà dans ma dernière newsletter, je reste pleine d’énergie. Vous en manquez ? J’en ai à revendre ! Aujourd’hui, nous devons entrer en résistance par tous les moyens qui nous sont offerts. Œuvrer chaque jour pour être de meilleurs humains. Donner aux plus fragiles puisque le gouvernement américain a choisi de cesser de soutenir l’aide humanitaire. Encourager ceux qui essaient de faire mieux dès que c’est en notre pouvoir. Boycotter les compagnies mortifères dès que nous en avons la possibilité. Nous réunir, nous embrasser, rire et cultiver la joie car nous allons avoir besoin de ressources durables. Vous vous souvenez de mes méditations en direct lorsque je criais « keep up » pour vous encourager à garder les bras tendus vers le ciel ? Cette fois, c’est bien plus ambitieux qu’un cours de yoga. C’est l’époque qui exige que nous gardions le cœur ouvert. Prenons soin de tout ce qui nous donne de la force, mentale ou physique. Personne ne le fera à notre place. Organisons-nous. On va avoir besoin les uns des autres….
Lettre à Angèle
On pourrait pleurer la fin de ta Guinguette. Se murer dans le désespoir d’une liquidation judiciaire. Sangloter en se lamentant que tu as perdu face au méchant Covid. Que ta joie et ton énergie n’ont pas suffi…
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