Quatre jours à Vienne
Si vous aimez la peinture, l’architecture, la chantilly et le XIXe siècle, si vous cherchez une destination que vous pouvez rejoindre en train de nuit, Vienne devrait beaucoup vous plaire…
English text below
Vienne, en train ou en avion ?
J’ai longtemps cherché où nous pourrions partir en février. Pas envie de vendre un rein pour chausser des skis cette année. Pas assez de temps pour m’échapper deux semaines entières. Je rêvais d’une destination qui motive à la fois Bastien Coulon, mon mari (très casanier), notre fille unique de 17 ans (dont le cerveau se fait hacker par des désirs de voyages tiktokisables) et sa meilleure amie qu’on adore embarquer avec nous en vacances. Je me suis souvenue que Bastien, grand admirateur de Klimt et du mouvement sécessionniste, m’avait un jour confié son désir d’explorer la capitale autrichienne. Et puis, j’avais hérité d’un fantasme viennois dans les années 1990 en regardant le film Before Sunrise avec Ethan Hawke et Julie Delpy (revu 35 ans plus tard pendant mon séjour à Vienne, spoiler : le personnage d’Ethan Hawke est insupportable en fait… ha ha ha). J’ai commencé à compiler un voyage Paris-Vienne-Prague-Paris avec des trains de nuit. Malheureusement, les horaires au départ de Paris ne correspondaient pas à nos dates de vacances (la compagnie OBB ne dispose pas de trains de nuit quotidiens) et même en déplaçant notre départ, il n’y avait plus que des couchettes séparées à un prix délirant. C’est difficile de rester écologiquement motivé lorsqu’on cherche à voyager mieux. En vous y prenant à l’avance cependant, vous trouverez des options intéressantes au départ de la gare de l’Est de Paris pour vous réveiller à Vienne dès le lendemain matin. D’ailleurs, j’ai trouvé facilement des trains Vienne-Prague (4h de route). Pour le retour Prague-Paris en train de nuit, il faut faire une escale à Bruxelles et le trajet est loin d’être bon marché… À vous de choisir en conscience ce qui est le plus compatible avec votre budget et vos valeurs.
Préparez-vous à un choc esthétique… mais pas gastronomique !
On ne va pas se mentir : Vienne est une ville chère où l’on mange globalement mal. À moins d’être né en Autriche et d’avoir une passion pour les escalopes de veau pannées (Wiener Schnitzel), les saucisses ultra salées, les ragouts de bœuf et de porc (le Goulasch) ou encore les bouillons type pot-au-feu, vous risquez d’être aussi désespérés que moi au restaurant. J’ai tout de même trouvé quelques salades acceptables et du poisson surgelé surcuit. Rien de foufou. En revanche, si vous êtes un bec sucré et que vous adorez les pâtisseries, vous allez vous régaler ! Il y a des salons de thé à chaque pâté de maisons où l’on sert des tartes aux pommes à la cannelle avec de la chantilly nature (Apfelstrudel), une génoise au chocolat garnie de confiture à l’abricot (Sachertorte) et une déclinaison de gâteaux moelleux nappés de pâte d’amande et agrémentés d’une photo de Sissi, Mozart ou de Klimt, les trois icones de la ville. Si vous avez soif de peinture et d’architecture, préparez-vous à être submergés par une vague d’émotions. La densité de musées et de bâtiments historiques au mètre carré est vertigineuse. Vous apprécierez aussi la propreté étincelante de la ville, l’entretien impeccable des immeubles, la gentillesse des Viennois toujours souriants et leur discipline collective qui favorise le vivre-ensemble : on traverse dans les clous et uniquement lorsque le feu… (la suite de ce guide, sa version audio et sa traduction en anglais sont réservés aux abonnés payants de ma newsletter)