Prendre soin de soi lorsqu'on est atteint d'un cancer
J'ai récolté les conseils de plusieurs centaines de femmes qui ont traversé cette épreuve. Voici la synthèse de leurs recommandations beauté et bien-être + 2 méditations. English translation below
English text below
Il y a dix jours, une de mes amies m’a appelé pour m’annoncer que sa mère venait d’être diagnostiquée d’un cancer du sein. Très angoissée par la perspective de perdre ses cheveux au cours du traitement, elle voulait savoir où se procurer une perruque de qualité ou un foulard sur mesure avec une mèche de ses cheveux. J’ai aussitôt posé la question en story sur Instagram. J’ai reçu des centaines de réponses. Toutes celles qui sont passées par cette épreuve se sont montrées très généreuses dans leurs messages. Elles ne se sont pas contentées d’envoyer les adresses ou les marques qui les ont accompagnées le plus efficacement pendant cette période de leur vie. Elles ont ajouté des conseils, des témoignages et des recommandations précieuses. Avec Géraldine Couvreur qui m’assiste, nous avons compilé, rangé et classé toutes les réponses afin que vous puissiez puiser dans cette bibliothèque de ressources si vous êtes aussi concerné.e.s. J’ai actuellement plusieurs amies qui luttent contre un cancer. Des dizaines d’élèves rencontrées au cours de mes retraites ou de mes cours de yoga en ont fait la difficile expérience. Nous connaissons tous au moins une personne atteinte de cette maladie dans notre entourage. J’espère que ces informations vous seront utiles. J’ai ajouté à la fin de cette publication, un paragraphe pour les accompagnants, ceux qui ne sont pas malades mais qui veillent et qui sont également très impactés par les protocoles de soin.
Les cheveux et le cuir chevelu
Toutes les femmes qui ont perdu leurs cheveux au cours de leur protocole de soins ont écrit qu’il valait mieux couper, voire même raser le crâne lorsque les cheveux commencent à tomber. D’après elles, l’entre-deux est très inconfortable. Une fois le crâne rasé, certaines ont souhaité porter une perruque, d’autres ont préféré l’option foulard ou bandeau. Notez qu’en été, la perruque peut devenir insupportable à cause de la chaleur.
J’ai appelé le coiffeur David Lucas pour savoir ce qu’il recommandait. En général, il envoie ses clientes acheter leur perruque chez Any d’Avray puis il retouche la coupe et parfois la couleur pour qu’elles soient au plus proche de l’allure au début du protocole de soins. Any d’Avray est l’une des pionnières en la matière. On faisait déjà des papiers sur la qualité de ses perruques lorsque j’étais une jeune journaliste il y a plus de vingt ans. Vous avez été nombreuses à la citer dans vos réponses sur Instagram. Le plus difficile lorsqu’on a les cheveux blancs ou gris est de trouver la couleur la plus proche de sa coloration naturelle. Les nuances plus foncées peuvent elles être retouchées ou éclaircies (à condition que la perruque soit fabriquée à partir de cheveux naturels, ce qui est plus coûteux et plus difficile à entretenir mais plus beau, d’après les réponses reçues). Voici les autres marques citées : Elite, Wiggy Stardust, Hwigs Hanna Cohen, Yaalom Hair et Bahan. À Lyon, on m’a aussi parlé de Pnina Levy. Enfin, vous avez été plusieurs à me parler de Mon Bandô qui fabrique des prothèses capillaires partielles sur mesure avec les cheveux de la patiente. En ligne, vous trouverez des options sur les sites Diniwigs, Bikiwig et Emma Belhair. Une amie qui enseigne le yoga et qui est récemment passée par là a ajouté que les modèles remboursés par la Sécurité Sociale “faisaient très bien l’affaire” et qu’il n’était pas utile de dépenser plus. À chacun de voir ce qui, selon son budget, correspondra le mieux à son besoin.
Rayon foulards et turbans, j’ai vu deux équipes se distinguer parmi les réponses. Celles qui ont investi dans des marques luxueuses à l’instar d’Hermès et ses célèbres carrés pour signifier qu’elles méritaient le meilleur et se souvenir de leur courage une fois sorties du protocole de soins. D’autres ont préféré se débarrasser de tous les objets leur rappelant cette épreuve. Parmi les marques les plus fréquemment citées, on retrouve Franjynes pour leurs bonnets, turbans, foulards avec mèche ou frange intégrée, Indira pour les turbans, les bonnets Sif et Loki, la Galerie des turbans et les turbans Entrenoue.
Quelle que soit l’option choisie, beaucoup rappellent l’importance de l’auto massage du crâne. Cet outil peut se révéler utile tout comme la brume Même pour le cuir chevelu. Certaines ont eu froid la nuit, le crâne nu, et ont aimé dormir avec un bonnet. D’autres se sont massées le crâne avec de l’huile de coco bio.
Prendre soin de sa peau pendant la traversée
La peau du visage et du corps est mise à rude épreuve au cours d’un protocole de soins. D’où l’importance d’appliquer des produits adaptés. Certaines ont préféré fuir les ingrédients de synthèse pour se tourner vers des produits 100% naturels. D’autres ont trouvé plus de réconfort chez des marques vendues en pharmacie (en particulier La Roche Posay qui a été très largement citée). La marque Même, conçue exclusivement pour les personnes touchées par un cancer, est celle qui a été la plus mentionnée. Voici la liste des produits cités : La crème corps sans parfum de Même, la gamme skincare d’Aime, le sérum hydratant à l’acide hyaluronique de Cerave, le sérum hydratant à l’acide hyaluronique de Dr Barbara Sturm, la crème Nunki pour le visage et le corps, la crème Laluset à base d’argent colloïdal pour lutter contre les brûlures de la peau après la radiothérapie, le gel douche au savon surgras et l’huile relipidante de La Roche Posay. Enfin le Syndet décliné dans de nombreux savons liquides en pharmacie. Et pour apaiser la peau après des séances de radiothérapie (demander l’avis et la validation de votre médecin), l’huile de calophylle bio est connue pour ses vertus apaisantes.
Les instituts de la peau dédiés
Je sais que l’association CEW (Cosmetic Executive Women) propose des soins de beauté aux patientes traitées en oncologie à l’hôpital. Ces centres de beauté ont été mis en place il y a 30 ans et ont démontré la puissance du soin de soi au cours d’un protocole en cancérologie. Cela n’a rien de futile lorsqu’on est privé de ses cheveux, de ses sourcils, parfois de ses cils et qu’on a la peau comme les ongles attaqués par les traitements. J’ai écouté de nombreux témoignages de patientes ayant bénéficié des centres de beauté CEW lorsque j’étais journaliste. À chaque fois, les récits se rejoignaient : l’impact du soin de soi est gigantesque sur le chemin de guérison. À Paris, l’institut Belle et Bien propose des activités gratuites pour apprendre à prendre soin de soi lorsqu’on est concerné par le cancer. À Versailles, l’institut Coeur 2 vies décline toute une gamme de soins visant à amplifier le bien-être des personnes qui font l’expérience du cancer.
Autres conseils précieux pour protéger et réparer
Ces conseils m’ont été envoyés via Instagram ou par email. Ils ne se substituent en aucun cas aux recommandations de votre oncologue ou du personnel médical chargé de votre suivi. Beaucoup recommandent d’appliquer un SPF50 à chaque sortie, y compris en hiver (visage, cou, oreilles, mains et crâne s’il reste découvert). On m’a cité Avène Sunsimed. Il y a une autre crème solaire très efficace qui s’appelle Fotoker (dispositif médical sans ordonnance) que j’utilise l’été en prévention de nouvelles tâches et qui a été développée pour les personnes concernées par le cancer de la peau. On ne la trouve pas dans toutes les pharmacies mais on peut la commander en ligne. Pour les cils et les sourcils, uniquement à la fin des traitements, plusieurs d’entre vous ont cité le sérum Revitalash sur les cils et Revitabrow sur les sourcils. Pendant les protocoles de chimiothérapie, il y a beaucoup d’attente mélangée à de l’inquiétude. Cela peut créer des tensions dans le dos. Vous avez recommandé le coussin chauffant pour le dos de Nature et Découvertes. Il doit y en avoir chez d’autres marques également. Dans certains cas, on propose des casques, des moufles et des chaussons glacés pendant la chimiothérapie. Beaucoup m’ont raconté ne pas avoir supporté des outils tandis que d’autres les ont trouvé très protecteurs. Enfin, le protocole de soins semble avoir des conséquences sur toutes les muqueuses, en particulier la bouche. Une abonnée m’a écrit que les comprimés Intermed Bicarome au bicarbonate étaient formidables pour les bains de bouche. Une autre m’a aussi confirmé qu’elle n’avait jamais eu de mucite ni d’aphte grâce aux bains de bouche préventifs au bicarbonate (dosé à 1,4% en pharmacie) après chaque repas. D’autres ont recommandé l’Hyalugel après les chimios pour lutter contre les aphtes.
Jusqu’au bout des ongles
Les ongles sont très fragilisés par les traitements. D’où l’importance de les protéger de la lumière pendant toute la durée du protocole et au moins 6 mois après la fin des traitements. Chez Même cosmetics et chez La Roche Posay, vous trouverez des vernis dédiés à porter tout au long des traitements. Vous avez recommandé une autre marque qui s’appelle Eye Care. Je signale au passage que la marque Kure Bazaar a développé une gamme de produits pour les personnes atteintes d’un cancer : Remarquable Therapy. Je les ai découverts il y a peu de temps en allant dans leur boutique rue Saint Honoré et j’ai été bluffée par les vertus nourrissantes des formules. Si vous avez besoin de vernis incolores, certaines ont conseillé une version translucide d’Evonail. Au quotidien, les anciennes patientes ont pris soin de leurs ongles en les massant avec de l’huile d’argan ou de l’huile d’avocat, de l’huile de ricin bio, de l’huile pour les ongles vendue dans un tout petit tube très pratique avec pinceau incorporé de Même Cosmetics. On m’a aussi parlé du sérum ongles fragilisés au silicium de Poderm. Attention aux chocs et à tout ce qui peut fragiliser les ongles comme la vaisselle. Avant les traitements, une ancienne patiente suivait systématiquement ce protocole : dissolvant doux sans acétone pour retirer le vernis écaillé, pas de ponçage sur la surface des ongles ni d’excitation sur les cuticules, massage des ongles à l’huile, puis re-dissolvant pour dissoudre le gras, et deux à trois couches de vernis au silicium sur les mains et les pieds.
Les thérapies alternatives en complément des soins
Oncologue et experte en méditation, Cloé Brami est le premier médecin que j’ai entendu parler de médecine intégrative. Vous pouvez écouter notre entretien ici (Acast, Apple Podcasts, Deezer, Spotify, Substack). Mon père est mort d’un cancer du cerveau en 1989, j’avais 13 ans, il en avait 46. Cette maladie n’a pas cessé de toucher des personnes de mon entourage depuis. Les femmes, en particulier. Et j’ai vu combien les thérapies alternatives ont été soutenantes pendant leur protocole de soins. Parmi les messages reçus, l’immense majorité a souligné l’importance d’être accompagné par un.e psychologue afin d’accepter la maladie et de traverser le traumatisme de l’annonce, la difficulté des traitements et la peur de mourir. Certaines conseillent aussi la réflexologie plantaire (en particulier après chaque chimio pour aider le corps à éliminer), l’acuponcture pour le foie et la fatigue, l’homéopathie, la micro-nutrition (compléments alimentaires), l’auriculothérapie, le drainage lymphatique manuel, la sophrologie (à L’institut Curie à Paris, on propose des séances gratuites de sophrologie ciblée), la méditation, la respiration, le magnétisme et les coupeurs de feu après la radiothérapie (certains travaillent directement avec les oncologues dans des centres hospitaliers), la phytothérapie et la naturopathie, les massages, les fleurs de Bach, la marche quotidienne et certains yogas doux (comme le yin ou le nidra… j’ai beaucoup d’élèves qui suivent mes cours en ligne et qui les adaptent à leur état, elles me disent que mes méditations chantées les aident beaucoup), une alimentation adaptée, le jeûne thérapeutique, la médecine chinoise… Attention cependant aux pseudo “thérapeutes” qui profitent de la fragilité émotionnelle et se substituent aux médecins, souvent sans même s’en rendre compte et en étant bien intentionnés. Privilégiez les thérapeutes qui collaborent avec les oncologues, ceux qui vous aident à mieux vivre vos traitements plutôt que ceux qui vendent une solution miraculeuse qui pourrait les remplacer. J’ai déjà reçu des témoignages de patientes à qui on a recommandé d’arrêter la chimiothérapie ou de refuser une ablation du sein… J’ai aussi reçu beaucoup de témoignages de personnes qu’on a culpabilisées en leur disant que leur cancer était le fruit “d’un retour de karma”, une réponse de leur corps à leur mauvaise gestion du stress (ou de leurs “mauvaises habitudes”), une “manifestation de leurs croyances limitantes”, une malédiction transgénérationnelle… Je sais que beaucoup de personnes atteintes d’une maladie grave parviennent à mettre du sens sur ce qui leur est arrivé et que cela les soulage. Tant mieux pour elles. Il existe de nombreux témoignages sur ce thème en librairie qui peuvent constituer une source d’inspiration et de soutien. Les enseignements tirés de cette épreuve semblent d’une grande richesse. Un éveil de conscience qui engendre des changements de vie drastiques post traitement. Néanmoins, il existe tellement de facteurs cancérigènes qu’il est difficile d’avoir des certitudes et il faudra là encore bien distinguer les intuitions, les croyances personnelles, les projections des autres et les données scientifiques. Renvoyer un malade à sa propre responsabilité peut se révéler destructeur. Une véritable double peine. Politiquement, cela permet également d’éviter de questionner collectivement les facteurs environnementaux qui favorisent l'apparition d’un cancer. À chacun de trouver son équilibre ainsi que la voie de guérison qui soit la plus bénéfique possible. Question budget, ces thérapies complémentaires sont parfois difficiles à financer. N’hésitez pas à prendre contact avec la Ligue contre le cancer, les centres Rose Up, l’association La vie Kintsugi, l’association CEW , l’institut Rafaël et l’association Helebor (dédiée aux personnes en soins paliatifs) pour voir quelles solutions sont à votre disposition. On trouve également beaucoup d’informations dans le magazine Rose entièrement consacré aux personnes atteintes d’un cancer.
Lectures recommandées
Les abonnées sur Instagram ont été nombreuses à recommander de se mettre en contact avec une personne ayant eu un cancer. Le partage de témoignage et de conseils a été précieux pour elles lorsqu’elles ont découvert l’existence de leur maladie. D’autres ont préféré lire Un cancer pas si grave de Géraldine Dormoy, Fear is not an option de Monica Bergs, Aux amazones de Prune Nourry, le livre Anticancer prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles de David Servan-Schreiber et la BD La guerre des tétons de Lili Sohn. Sur Instagram, on m’a écrit pour me recommander les comptes d’@Amelieepicetout, celui de @Mela.de.mars ou encore celui d’ @Emiliebrunette ainsi que le blog les Karnets de Mel.
Et les accompagnants?
Si vous êtes proche d’une personne atteinte d’un cancer, qu’il s’agisse de votre mère, votre soeur, votre meilleure amie, votre femme, votre mari ou votre enfant, vous aussi avez besoin d’être soutenu pour pouvoir devenir un pilier inébranlable. La maladie n’impacte pas seulement ceux qui la portent en eux. Elle tétanise l’entourage. C’est d’ailleurs pour cette raison que bien souvent les malades se plaignent de ne pas recevoir le soutien qu’ils espéraient. On les fuit comme des pestiférés, comme si le simple fait de prononcer le mot “cancer” pouvait nous contaminer ou nous porter malheur. On a peur d’être maladroit, on a peur de découvrir ceux qu’on aime dans une vulnérabilité qui nous renvoie à notre fragilité, on a peur qu’ils perdent leurs cheveux, on a peur qu’ils meurent. En 2012, lorsque mon amie Martine est tombée malade, elle ne voulait voir personne et parler au téléphone l’épuisait. Alors, je me suis engagée à lui écrire un mail quotidien. Je savais qu’elle n’avait pas envie que je lui demande de ses nouvelles ni que je la fasse parler de ses traitements. Son temps était compté et le protocole très difficile à supporter. À la finitude qui emplissait progressivement l’air de ses narines, elle préfèrait sentir le parfum de la vie. Elle aimait que je lui raconte mon quotidien. Les phrases amusantes que prononçait ma fille de 5 ans en rentrant de l’école, mes aventures de journaliste, mes interrogations du moment… Lorsque je suis partie en voyage en Californie en 2013, j’ai tenu un journal quotidien avec photos et récit de tout ce que j’observais. Elle me disait qu’elle avait l’impression de voyager avec moi. Je la faisais rire et du coup, elle me faisait rire à son tour: “Ma chérie, ils m’ont boostée à l’EPO à Curie comme jamais, je vais pouvoir faire le tour de France”. J’avais trouvé le moyen de la soutenir à ma façon, avec ce que je savais faire : écrire et faire rire. Elle avait horreur qu’on vienne la voir pour pleurer comme si c’était déjà son enterrement. Elle avait horreur de la plainte. Alors je me suis entrainée à ne jamais pleurer devant elle (je sanglotais chez moi et chez ma psy), à ne jamais lui dire que je ne voulais pas qu’elle meure, qu’elle était ma maman de coeur et que si on l’avait mise sur ma route c’était bien parce qu’elle devait tenir ce rôle pour toujours. Je pense à elle tous les jours et au fond, elle continue à être ma maman de coeur, je l’entends ricaner derrière mon épaule lorsque je dis des âneries ou qu’une situation de mon quotidien est cocasse. Heureusement, il y a eu autour de moi bien d’autres traversées de cancer avec des issues heureuses et inspirantes. Je pense à toutes celles qui ont transformé cette épreuve en une opportunité de se rapprocher de leurs désirs profonds. J’en ai vu tellement démissionner, se former à un nouveau métier, changer de rythme, emménager dans la ville qui les faisait rêver, concrétiser un projet qui leur tenait à coeur depuis des années, écrire un roman, relever un défi sportif, se rapprocher de leurs proches et se délester de relations toxiques. Une nouvelle mise au monde. Lorsque l’on soutient une personne atteinte d’un cancer, on ne fait pas que donner. On reçoit énormément. On prend conscience que la vie est précieuse et que les petits riens du quotidien, les disputes, les contrariétés passagères mêlées aux fou-rires, la banalité d’une soirée sans panache ni fulgurance, sont des trésors lorsqu’on n’a pas à se soucier de sa santé. La vie est un cadeau à honorer à chaque seconde.
Playlist
Je donne souvent une liste de titres à écouter aux élèves malades qui m’en font la demande. Ces morceaux sont ceux que j’utilise pendant la relaxation au cours de mes séances de yoga. Il y a aussi des instrumentaux et des “mantras de guérison”, des chants sacrés qui sont utilisés pour rappeler au corps et au mental son pouvoir d’autogénération et de résilience. Est-ce qu’ils ont un pouvoir magique ? Je suis certaine qu’ils ne peuvent pas faire de mal et que le caractère répétitif de ces morceaux très longs dénoue les tensions (si ces morceaux vous crispent, ne les utilisez pas, bien évidemment). Cette playlist est ma boite à outils. Je m’en sers dès que j’ai besoin de me détendre. Elle a beaucoup aidé des amies et des élèves pendant leur temps d’attente lorsqu’elles se rendaient à l’hôpital pour recevoir leurs traitements (il y a beaucoup d’attente à l’hôpital). Certaines aimaient aussi l’écouter pendant leur chimio. D’autres préféraient le silence, écouter un podcast ou discuter avec la personne qui les accompagnait. Elles se servaient en revanche de la playlist avant leur injection ou dans les jours d’après. J’ai listé les morceaux en glissant les liens pour les écouter sur Apple Music. Vous devriez aussi les trouver sur Spotify ou Deezer parfois sur Youtube.
Il existe plein d’autres morceaux de ce type. Si vous vous servez d’Apple Music, suivez les suggestions de l’algorithme et enregistrez dans votre playlist ce qui vous inspire. Enfin, pour patienter, j’ai enregistré une méditation de 20 minutes rien que pour vous (notez qu’il y a une autre méditation avec une visualisation de guérison tout en haut de cet article) :
English text
Taking care of oneself when diagnosed with cancer
Ten days ago, one of my friends told me that her mother had just been diagnosed with breast cancer. Very anxious about the prospect of losing her hair during the treatment process, she wanted to know where to find a quality wig or a custom scarf with a lock of her hair. I immediately asked the question on Instagram. I received hundreds of responses. All those who had gone through this were very generous in their answers. They didn’t just share addresses or brands that helped them most effectively during that period of their lives. They also added advice, testimonials, and valuable recommendations. Together with Géraldine Couvreur, who is assisting me, we compiled, organized, and categorized all the responses so that you can draw from this library of resources if you happen to be concerned by the disease. I now have several friends battling cancer. Dozens of students I’ve met during my retreats or yoga classes have gone through this difficult experience. We all have at least one person with this illness within our circles. I hope this information will be useful to you. At the end of this post, I’ve added a paragraph dedicated to those who are not ill but who provide support and are also greatly impacted by the treatment protocols of their loved ones.
Hair and Scalp
All the women who lost their hair during their treatment protocols wrote that it is better to cut or even shave the head when the hair starts to fall out. According to them, the in-between stage is very uncomfortable. Once the head is shaved, some opted to wear a wig, while others preferred a scarf or headband. Note that in summer, wearing a wig can become unbearable due to the heat.
I called hairdresser David Lucas to find out what he recommends. Generally, he sends his clients to buy their wigs at Any d’Avray, then he trims the cut and sometimes adjusts the color to match their appearance at the beginning of the treatment protocol. Any d’Avray is one of the pioneers in this field. Articles about the quality of their wigs were being published when I was a young journalist over twenty years ago. Many of you mentioned it in your responses on Instagram. The most challenging aspect for those with white or gray hair is finding the color that closely resembles their natural shade. Darker tones can be retouched or lightened (provided the wig is made from natural hair, which is more expensive and harder to maintain but looks better, according to the responses received). Here are other brands mentioned: Elite, Wiggy Stardust, Hwigs Hanna Cohen, Yaalom Hair, and Bahan. In Lyon, I also heard about Pnina Levy. Finally, several of you talked to me about Mon Bandô, which makes custom partial hair prostheses using the patient's own hair. Online, you can find options on Diniwigs, Bikiwig, and Emma Belhair. A friend who teaches yoga and recently went through this experience added that the models reimbursed by Social Security “work just fine” and that there’s no need to spend more. Each person can decide what best fits their needs according to their budget.
Regarding scarves and turbans, I noticed two distinct groups in the responses. Some invested in luxury brands like Hermès and their famous scarves to signify that they deserved the best and to remind them of their courage once they completed the treatment protocol. Others preferred to get rid of all items that reminded them of this ordeal. Among the most frequently mentioned brands are Franjynes for their caps, turbans, and scarves with integrated strands or bangs, Indira for turbans, Sif and Loki for caps, Galerie des turbans, and Entrenoue turbans.
Whichever option is chosen, many emphasize the importance of self-massage of the scalp. This tool can be useful, as can the Même mist for the scalp. Some felt cold at night with a bare head and liked to sleep with a cap. Others massaged their scalps with organic coconut oil.
Taking Care of Your Skin During Treatment
The skin on the face and body undergoes significant stress during a treatment protocol. This highlights the importance of using suitable products. Some chose to avoid synthetic ingredients in favor of 100% natural products. Others found more comfort with brands sold in pharmacies, particularly La Roche Posay, which was frequently mentioned. The brand Même, designed exclusively for people affected by cancer, was the most cited. Here’s a list of the products mentioned: the fragrance-free body cream from Même, the skincare range from Aime, the hydrating serum with hyaluronic acid from Cerave, the hydrating serum with hyaluronic acid from Dr. Barbara Sturm, Nunki cream for face and body, Laluset cream with colloidal silver to combat skin burns after radiotherapy, and the moisturizing shower gel and lipid-replenishing oil from La Roche Posay. Finally, the Syndet available in many liquid soaps in pharmacies. To soothe the skin after radiotherapy sessions (always consult your doctor for approval), organic tamanu oil is known for its soothing properties.
Dedicated Skin Institutes
I know that the CEW (Committee of Executive Women) offers beauty treatments to patients undergoing oncology care in hospitals. These beauty centers were established 30 years ago and have demonstrated the power of self-care during cancer treatment. It is anything but trivial when one is deprived of their hair, eyebrows, and sometimes eyelashes, with skin and nails affected by treatments. I listened to numerous testimonials from patients who benefited from the CEW beauty centers when I was a journalist. Time and again, the stories converged: the impact of self-care is enormous on the path to healing. In Paris, the Belle et Bien institute offers free activities to learn how to take care of oneself when facing cancer. In Versailles, the Coeur 2 vies institute offers a wide range of treatments aimed at enhancing the well-being of those experiencing cancer.
Other Valuable Tips for Protection and Repair
These tips were sent to me via Instagram or email. They do not replace the recommendations of your oncologist or medical staff overseeing your care. Many recommend applying SPF50 every time you go outside, even in winter (face, neck, ears, hands, and any exposed scalp). Avène Sunsimed was mentioned to me. There is another very effective sunscreen called Fotoker (a medical device available without a prescription) that I use in the summer to prevent new spots, developed for those affected by skin cancer. It may not be available in all pharmacies, but it can be ordered online. For eyelashes and eyebrows, only at the end of treatments, several of you mentioned the Revitalash serum for eyelashes and Revitabrow for eyebrows. During chemotherapy protocols, there is a lot of waiting mixed with anxiety, which can create tension in the back. You recommended the heating pad for the back from Nature et Découvertes; there should be similar options from other brands as well. In some cases, helmets, mittens, and ice slippers are offered during chemotherapy. Many shared that they couldn’t tolerate certain tools, while others found them very protective. Finally, the treatment protocol seems to affect all mucous membranes, particularly the mouth. One follower wrote to me that Intermed Bicarome bicarbonate tablets are great for mouth rinses. Another confirmed she never had mucositis or canker sores thanks to preventive mouth rinses with bicarbonate (dosed at 1.4% in pharmacies) after each meal. Others recommended Hyalugel after chemotherapy to combat canker sores.
Until the Tips of Your Nails
Nails are very weakened by treatments. This underscores the importance of protecting them from light throughout the treatment protocol and for at least six months after finishing treatment. At Même Cosmetics and La Roche Posay, you will find nail polishes specifically designed to be worn during treatment. You also recommended another brand called Eye Care. Additionally, Kure Bazaar has developed a product line for people with cancer called Remarkable Therapy. I recently discovered these at their boutique on Rue Saint-Honoré and was impressed by the nourishing properties of the formulas. If you need clear nail polish, some suggested a translucent version from Evonail. In daily care, former patients took care of their nails by massaging them with argan oil, avocado oil, organic castor oil, or the nail oil sold in a handy small tube with an integrated brush from Même Cosmetics. I also heard about the Poderm silicon serum for fragile nails. Be careful with shocks and anything that can weaken the nails, like doing dishes. Before treatment, one former patient consistently followed this protocol: a gentle acetone-free remover for peeling polish, no filing on the surface of the nails or picking at the cuticles, massaging the nails with oil, then using a remover to dissolve grease, and applying two to three layers of silicon polish on the hands and feet.
Alternative Therapies as Complementary Care
Oncologist and meditation expert Cloé Brami was the first doctor I heard speak about integrative medicine. You can listen to our interview here (Acast, Apple Podcasts, Deezer, Spotify). My father died of brain cancer in 1989 when I was 13 and he was 46. Since then, this disease has continued to affect people in my life, particularly women. I have seen how supportive alternative therapies have been during their treatment protocols. Among the messages received, the vast majority emphasized the importance of being accompanied by a psychologist to accept the illness and navigate the trauma of diagnosis, the difficulties of treatment, and the fear of dying. Some also recommend reflexology (especially after each chemotherapy session to help the body detox), acupuncture for liver function and fatigue, homeopathy, micronutrition (nutritional supplements), auriculotherapy, manual lymphatic drainage, sophrology (the Curie Institute in Paris offers free targeted sophrology sessions), meditation, breathing techniques, magnetism, and fire cutters after radiotherapy (some work directly with oncologists in hospital centers), phytotherapy and naturopathy, massages, Bach flowers, daily walking, and gentle yoga (like yin or nidra… I have many students who follow my online classes and adapt them to their condition, and they tell me that my sung meditations help them a lot), a tailored diet, therapeutic fasting, traditional Chinese medicine… However, be cautious of pseudo "therapists" who exploit emotional vulnerability and substitute themselves for doctors, often without realizing it and with good intentions. Prioritize therapists who collaborate with oncologists, those who help you cope with your treatments rather than those who sell miraculous solutions that could replace them. I have already received testimonies from patients who were advised to stop chemotherapy or refuse a mastectomy… I have also received many testimonies from people who were made to feel guilty by being told that their cancer was a "karma return," a response from their body to their poor stress management (or their "bad habits"), a "manifestation of their limiting beliefs," or a transgenerational curse… I know that many people with serious illnesses manage to find meaning in what has happened to them, which can be relieving. That's good for them. There are numerous testimonies on this topic in bookstores that can serve as sources of inspiration and support. The lessons learned from this ordeal seem to be rich. A consciousness awakening that leads to drastic lifestyle changes post-treatment. Nevertheless, there are so many carcinogenic factors that it is difficult to have certainties, and it is essential to distinguish between intuitions, personal beliefs, projections from others, and scientific data. Shifting the responsibility back to the patient can be destructive—a real double punishment. Politically, this also allows avoiding collective questioning of the environmental factors that promote the onset of cancer. Everyone must find their balance and the healing path that is most beneficial. In terms of budget, these complementary therapies can sometimes be difficult to finance. Don't hesitate to contact the Ligue contre le cancer, Rose Up centers, the La vie Kintsugi association, the CEW association, Rafaël institute to explore available solutions, and the Helebor association (dedicated to people in palliative care) to see what solutions are available to you. There is also a wealth of information in the magazine Rose, entirely dedicated to people affected by cancer.
Recommended Reads
Many followers on Instagram recommended reaching out to someone who has had cancer. Sharing experiences and advice has been invaluable for them upon discovering their illness. Others preferred reading Un cancer pas si grave by Géraldine Dormoy, Fear is Not an Option by Monica Bergs, Aux amazones by Prune Nourru, and the book Anticancer: Prevent and Fight Back with Our Natural Defenses by David Servan-Schreiber. On Instagram, I was recommended accounts such as @Amelieepicetout, @Mela.de.mars, and @Emiliebrunette, as well as the blog Les Karnets de Mel.
And What About Caregivers?
If you are close to someone with cancer, whether it’s your mother, sister, best friend, wife, husband, or child, you too need support to become an unwavering pillar. The illness does not only affect those who carry it within them; it paralyzes those around them. This is often why patients complain about not receiving the support they hoped for. People tend to avoid them, as if simply uttering the word “cancer” could contaminate or bring misfortune. We fear being awkward, we fear seeing our loved ones in a vulnerability that reflects our own fragility, we fear that they will lose their hair, we fear that they will die.
In 2012, when my friend Martine fell ill, she didn’t want to see anyone, and talking on the phone exhausted her. So, I committed to writing her a daily email. I knew she didn’t want me to ask how she was or to talk about her treatments. Her time was limited, and the protocol was very hard to endure. As the finality gradually filled the air around her, she preferred to feel the fragrance of life. She loved hearing about my daily life—the funny things my 5-year-old daughter said when she came home from school, my adventures as a journalist, my current musings… When I traveled to California in 2013, I kept a daily journal with photos and accounts of everything I observed. She told me she felt like she was traveling with me. I made her laugh, and in turn, she made me laugh: “My dear, they’ve boosted me with EPO at Curie like never before, I’m going to be able to cycle around France.” I had found a way to support her in my own way, with what I knew how to do: write and make her laugh. She hated when people came to see her to cry as if it were already her funeral. She despised complaining. So, I practiced never crying in front of her (I would sob at home and with my therapist), never telling her that I didn’t want her to die, that she was my heart mother, and that if she had been put in my path, it was because she was meant to hold that role forever. I think of her every day, and deep down, she continues to be my heart mother; I can hear her chuckling behind my shoulder when I say something silly or when a situation in my daily life is amusing.
Fortunately, there have been many other cancer journeys around me with happy and inspiring outcomes. I think of all those who transformed this ordeal into an opportunity to get closer to their deepest desires. I’ve seen so many resign from their old lives, train for a new career, change their pace, move to the city they dreamed of, realize a project they had cherished for years, write a novel, take on a sports challenge, reconnect with their loved ones, and shed toxic relationships. It’s a new rebirth. When you support someone with cancer, you don’t just give; you receive so much in return. You become aware that life is precious and that the little things in everyday life—the arguments, the passing frustrations mixed with laughter, the banality of an evening without flair or excitement—are treasures when you don’t have to worry about your health. Life is a gift to be honored every second.
Playlist
I often provide a list of tracks for sick students who request it. These pieces are the ones I use during relaxation in my yoga sessions. There are also instrumentals and “healing mantras,” sacred chants used to remind the body and mind of their self-generating power and resilience. Do they have magical powers? I’m sure they can’t do any harm, and the repetitive nature of these long pieces helps to release tension (if these tracks make you tense, of course, don’t use them). This playlist is my toolbox. I use it whenever I need to relax. It has helped many friends and students during their waiting times when they went to the hospital for treatments (there’s a lot of waiting in hospitals). Some also liked to listen to it during their chemotherapy. Others preferred silence, listening to a podcast, or chatting with their companion. However, they would use the playlist before their injections or in the following days. I’ve listed the tracks and included links to listen on Apple Music. You should also be able to find them on Spotify, Deezer, or sometimes on YouTube.
There are plenty of other tracks like this. If you use Apple Music, follow the algorithm's suggestions and save what inspires you to your playlist. I added a meditation in French (above in the French section) + a meditation at the beginning of this article (with a guided healing vizualization). Both are in French, sorry.
Coucou coucou Lili , mais quel beau cadeau cette lettre récapitulative extrêmement complète et tellement juste . Tout y est. Et c’est très précieux 👌🤩. Pour être passée par cette épreuve à 2 reprises je ne peux que confirmer que tout y est juste. Un grand merci pour cette communication de qualité. C’est un beau cadeau
À noter il y a une petite coquille : il s’agit de Prune Nourry .
Et Lili Sohn avec ses bd « la guerre des tétons » mérite aussi d’être citée
Que dire à part merci pour ce travail et ce partage 🙏🏼